La cérémonie de remise de diplômes de l’EAC Lyon s’est tenue aux Terrasses du Parc le 30 mars dernier. Lors de cette soirée de célébration nous avons eu la chance d’accueillir Mme Fanny Robin.
Directrice artistique de la fondation Bullukian à Lyon et commissaire d’exposition indépendante, Fanny Robin, ancienne étudiante de l’EAC, était présente en qualité de marraine des promotions de Bachelors et Mastères 2022.
Pour nous, elle revient sur son parcours le temps d’une interview.
Présentez-vous-en quelques mots, quel est votre parcours ?
Difficile de se présenter et résumer sa vie et ses engagements en quelques lignes… Je m’appelle Fanny Robin, j’ai 36 ans, je vis dans l’Ain et je travaille à Lyon, Je ne viens pas d’un milieu artistique, mais le hasard a fait que j’ai eu un jour la chance de visiter la Fondation Maeght à Saint Paul de Vence et cette rencontre avec l’art, l’architecture et le paysage a été capitale. J’ai alors naturellement commencé des études d’histoire de l’art au lycée. Je suis actuellement Directrice artistique de la Fondation Bullukian et également commissaire d’exposition (je suis membre de l’association CEA – association française des commissaires d’exposition).
J’ai également fondé en 2018 l’association Artistique de Revonnas (2AR) dans mon village, à Revonnas. Notre ambition est de sensibiliser à l’art contemporain tout en participant à la mise en valeur du patrimoine, des savoirs faire et spécificités d’un territoire rural. Cette idée a pris forme avec la création de la manifestation « Campagne-Première » où j’organise tous les 2 ans des expositions d’artistes professionnels et renommés dans des lieux insolites et patrimoniaux du village.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la fondation Bullukian et votre fonction au sein de cette organisation ?
La Fondation Bullukian est une fondation reconnue d’utilité publique et abritante créée par Napoléon Bullukian en 1985, qui s’engage et agit au quotidien autour de trois missions : le soutien à la création contemporaine, à la recherche médicale et au rayonnement de l’Arménie.
Située en plein cœur de Lyon, au 26 Place Bellecour, cette fondation est aussi un centre d’art contemporain à ciel ouvert qui défend une approche singulière de l’art à travers une programmation ambitieuse d’expositions temporaires, de rencontres et d’activités pédagogiques, afin d’encourager la création, l’expérimentation et l’accès de l’art auprès de tous les publics.
Je suis directrice artistique de la Fondation Bullukian depuis 15 ans, je suis donc chargée de la programmation culturelle du centre d’art : programmation des expositions, rencontres, événements… et du développement de ce lieu. J’accompagne les artistes dans leurs projets de recherches et dans la diffusion de leur travail. La Fondation Bullukian une institution avec laquelle j’ai grandi, que j’ai accompagnée dans son développement, et dont je me sens très proche car elle correspond à mes valeurs et convictions : nous œuvrons tous les jours pour l’intérêt général dans les trois missions qui sont les nôtres.
Quels sont vos liens avec l’école EAC ?
J’ai commencé des études d’histoire de l’art au lycée que j’ai complété par une licence d’Histoire – option Histoire de l’art à l’Université, puis je me suis formée à l’école EAC de Lyon. Cette école m’a beaucoup apporté : elle m’a permis de parfaire ma formation artistique, de rencontrer et d’échanger avec des professionnels du monde de l’art.
Avec l’EAC, j’ai réalisé mes premiers stages dans des institutions culturelles et parmi ces premières expériences, un stage en 2008 à la Fondation Bullukian … J’y suis encore 15 années plus tard.
Vous avez accepté d’être la marraine de la promo 2022, comment concevez-vous ce rôle ?
C’est un grand honneur pour moi d’être marraine de la promotion 2022, j’en suis très touchée, mais c’est aussi une responsabilité.
J’ai hâte de participer à cette cérémonie pour échanger avec les diplômés : évoquer avec eux leurs parcours, leurs engagements et leurs projets futurs. Je crois beaucoup aux rencontres et en la force du collectif : je suis convaincue que nous avons tous à apprendre les uns, des autres. Nous avons plus que jamais besoin de personnes à l’esprit ouvert sur le monde et engagées sur le terrain pour apporter notre pierre à l’édifice et défendre une création toujours plus vive en accompagnant du mieux possible les artistes.
Quels conseils donneriez-vous à nos jeunes diplômés prêts à se lancer dans la vie active ?
Évoluer dans le milieu culturel au contact des artistes est quelque chose de formidable, qui demande aussi beaucoup d’investissement, de travail et de volonté. Vous êtes au début de votre carrière professionnelle, c’est un moment décisif qui semble à la fois excitant et un peu inquiétant car tout reste à imaginer et consolider. Soyez engagés et audacieux, riches de chaque rencontre et expérience et faites toujours preuve de détermination. Et surtout : saisissez les opportunités qui se présentent : si certaines portes se ferment, ne renoncez pas, d’autres s’ouvriront à vous…
Depuis toujours intéressée par l’art, Fanny Robin a su faire de son métier une véritable passion. Par ses différentes collaborations et expositions elle cherche à rendre l’art contemporain accessible au plus grand nombre.