Parmi les 20 artistes représentés, on retrouve Quentin Lannes, super assistant pédagogique le jour à l’EAC Lyon et talentueux artiste la nuit.
Quentin Lannes s’intéresse à la question des traces – digitales ou analogiques – que nous produisons plus ou moins consciemment et que nous laissons derrière nous. Il est donc attentif à l’évolution des dispositifs technologiques qui les produisent et aux usages qu’ils induisent. Ses projets sont empreints d’une forme de mélancolie que l’on pourrait nommer « digital spleen ».
Né à Évreux en 1989 et diplômé de l’ESAD Angers et de la HEAD Genève, Quentin a récemment pris part à la seconde édition de Chroniques – Biennale des Imaginaires Numériques (Aix-en-Provence) et exposera son travail vidéo au Centre d’Art Contemporain Genève du 24 mars au 15 août 2021.
Avec cette photographie, il fait référence à l’œuvre « I’m too sad to tell you » de Bas Jan Ader, plan fixe dans lequel l’artiste, en pleurs, fait face au spectateur pendant plus de trois minutes.
Cette proposition mêle référence à l’histoire de l’art et code de la story Instagram. Le filtre créé par Katri Tikkanen vient coller des larmes numériques sur le visage neutre de l’artiste. Sont-elles ici le fruit d’un moment intense d’émotion pure ou l’artifice d’une mise en scène clownesque ?
Dans une époque où les émotions, qui plus est celles des hommes, sont souvent cachées, cette œuvre interroge notre rapport mélancolique ou solitaire avec le numérique.
Bravo Quentin !