Étudiante en deuxième année de Bachelor marché de l’art en objets d’art à l’EAC Lyon, Charlotte Matabon est actuellement en stage depuis un mois au Musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg en Russie.
Étudiante en deuxième année de Bachelor marché de l’art en objets d’art à l’EAC Lyon, Charlotte Matabon est actuellement en stage depuis un mois au Musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg en Russie.
Quelles sont vos missions dans le cadre de ce stage ?
Je dirige actuellement une équipe de volontaires pour mener à bien des recherches sur la civilisation carthaginoise, car le musée de l’Ermitage a pour projet d’ouvrir un nouveau département sur Carthage. L’idée serait de le faire en partenariat avec le musée du Bardo en Tunisie, qui détient la majorité des collections issues des vestiges de Carthage. Dans la mesure où je suis la seule étudiante en histoire de l’art, c’est moi qui encadre les volontaires du musée. La semaine prochaine, je réalise une présentation sur la civilisation carthaginoise et ses apports culturels devant le conservateur du musée, pour présenter au musée pourquoi il serait avantageux d’avoir tout un département consacré à Carthage.
Pourquoi avez-vous choisi ce stage ?
J’aimerais devenir conservatrice ou assistante conservatrice. J’avais très envie de faire un stage dans un musée, car cela me permettait d’acquérir une expérience en accord avec mon projet professionnel. En France, c’est compliqué d’avoir des stages dans des musées. Malgré cela, j’ai réussi à avoir un stage au musée des tissus de Lyon et au musée des Beaux-Arts de Lyon. J’avais aussi envie de faire un stage à l’étranger.
J’ai découvert ce stage par hasard en cherchant des offres de stage en Russie, car je voulais apprendre le russe. J’ai postulé sans penser être sélectionnée : sachant qu’il est quasiment impossible d’obtenir un stage au musée du Louvre, il me semblait impossible de décrocher un stage au musée de l’Ermitage, qui est un musée de renommée mondiale. Pour départager les candidats, l’équipe du musée nous a demandé de faire des recherches sur les origines du théâtre en Grèce antique, car cette année, le musée fait un focus sur le théâtre. Mon travail a été sélectionné, et me voici à Saint-Pétersbourg pour trois mois.
Selon vous, que vous a apporté ce stage ?
Tout d’abord, c’est très enrichissant car j’ai beaucoup d’autonomie sur la direction du projet dont je suis en charge. Mon maître de stage m’a donné une équipe de volontaires, j’ai une présentation à faire sur Carthage pour une date donnée : dans ces conditions, je m’organise comme je veux pour atteindre mes objectifs. Cette autonomie me responsabilise vraiment, m’oblige à être proactive, à prendre des décisions, à construire le projet de A à Z en anticipant les délais. Cela me fait énormément progresser.
De plus, ce stage constitue aussi une expérience très intéressante, car outre l’intérêt du travail de recherche, je trouve enrichissant de travailler en équipe. Animer une équipe multiculturelle est un projet passionnant, mais parfois aussi un défi. L’équipe des volontaires est en effet constituée majoritairement de Russes, mais elle comporte aussi des Américains et un Italien. Animer une équipe a constitué un défi pour moi au début, car je n’avais jamais été en position d’encadrer un groupe. De plus, la barrière de la langue a pu constituer un frein parfois assez problématique, car les volontaires Russes ne parlent pas toujours bien anglais. Malgré cela, en 2019, il y a énormément d’outils de traduction, et nous avons réussi à dépasser ces difficultés.
Pour mettre en place le projet, j’ai d’abord commencé à faire moi-même des recherches personnellement autour de Carthage. Sur cette base, j’ai décidé des thèmes à aborder, et j’ai ensuite réparti les tâches au reste de l’équipe. Nous sommes cinq membres de l’équipe à faire des recherches. Je les récolte, je trie ce qui pourrait être intéressant pour la présentation, et ensuite je monte le PowerPoint avec deux autres stagiaires qui sont universitaires, et qui ont donc l’habitude de faire des présentations.
Enfin, il y a beaucoup d’opportunités pour les jeunes en Russie. Par exemple, je vais être amenée à participer à une mission archéologique à la fin du mois dans une petite ville près de Moscou.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué à Saint-Pétersbourg ?
La richesse architecturale de la ville m’a frappée. C’est intéressant car il y a énormément de styles architecturaux confondus, car de nombreux architectes français, italiens, et d’autres pays européens ont été appelés par Pierre Le Grand pour la construction de la ville. Il y a aussi beaucoup de musées et de palais à visiter. C’est une ville vraiment magnifique. C’est même parfois difficile d’avoir le temps de tout visiter, car la ville est bien plus grande que Paris. Ici, j’ai accès à une immense richesse culturelle.
Est-ce que vous recommanderiez ce type de stage à l’étranger à votre entourage ?
Oui, car c’est très enrichissant culturellement. La culture russe est totalement différente de la culture européenne, ce n’est pas le même fonctionnement, la même organisation, la même histoire. Dans le domaine de l’histoire de l’art, c’est aussi intéressant car on n’a pas la même histoire culturelle : en France nous avons une culture tournée autour de la Grèce antique, de l’Italie, ici c’est une culture beaucoup plus tournée vers l’Asie.
Pour toutes celles et ceux qui veulent partir étudier ou travailler en Russie, je recommanderais par contre de savoir parler un petit peu russe avant d’arriver, car la majorité des Russes ne parlent pas anglais.